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Lutter contre la précarité énergétique en 2015

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Tandis que les températures hivernales font grimper la demande énergétique, l’accès à l’énergie reste un luxe pour une importante partie de la population française. Afin de limiter l’ampleur du phénomène de précarité énergétique, la filière de l’efficacité énergétique offre à la fois des applications techniques pour diminuer immédiatement la facture des ménages et des orientations stratégiques pour la politique énergétique.

La précarité énergétique : les études révèlent l’ampleur du phénomène

Stephan Silvestre, professeur à l’ESG Management School et spécialiste des risques énergétiques estime qu’un « hiver rude peut impacter la facture de chauffage de 30 à 40%, toutes énergies confondues ». Dans le document qu’il co-intitule, Vague de froid : ce que risque de vous coûter l’hiver 2015 en fonction de votre chauffage, il évoque également une enquête de l’Ifop qui évalue la facture de chauffage des Français à 897 euros par an en moyenne. D’après le prévisionniste et selon les chiffres de l’étude d’opinion, la chute des thermostats peut donc conduire à une perte de pouvoir d’achat comprise entre 270 et 360 euros par an.

En mars 2014, cinq chercheurs du Centre d’études et de relations internationales (CERI), dont Ferenc Fodor et Dominique Le Roux, nous rappelaient dans leur ouvrage Accès à l’énergie en Europe. Les précaires invisibles, qu’il n’existe pas actuellement de « définition précise de la précarité énergétique des ménages ». Dans l’étude du Réseau Action Climat, intitulée La précarité énergétique à l’heure de la transition énergétique, les analystes de l’Institut d’Urbanisme de Paris réalisent à ce sujet une analyse comparative en Seine-et-Marne, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et en Irlande du Nord. Après avoir distingué entre autres, les critères géographiques, administratifs ou comportementaux, ils affirment qu’il existe plusieurs « formes de précarité, [qui] pourront être traitées en même temps mais avec des outils différents ».

En France par exemple, le dernier rapport réalisé conjointement par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et le Ministère du Développement durable simplifiait le problème en considérant globalement que « 22% des ménages sont en situation de « vulnérabilité énergétique » ». A défaut de parvenir à la construction d’un indicateur incontesté, la notion de précarité énergétique monétaire s’impose progressivement. D’après leurs travaux publiés en janvier 2015, 5,9 millions de foyers seraient ainsi concernés, tandis que 15% des résidents français « consacrent une part très élevée de leurs revenus à chauffer leur logement ». Des chiffres à comparer avec les conclusions de l’Observatoire national de la précarité énergétique qui avait établi qu’un Français sur cinq était en situation de ne pas toujours pouvoir s’éclairer ou se chauffer correctement.

Les solutions matérielles de l’efficacité énergétique

Dans l’article Le chèque énergie : une mesure à perfectionner, paru en octobre 2014, Lucas Chancet et Mathieu Saujot de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) étaient assez pessimistes sur les perspectives d’évolution du « taux d’effort énergétique ». Outre les choix des politiques publiques, le spécialiste de l’habitat et fondateur du cabinet Sénova , s’inquiète de la stagnation du pouvoir d’achat et des hausses du coût de l’énergie. Pourtant, il existe sur le marché des offres qui répondent spécifiquement aux besoins d’efficacité énergétique et au potentiel encore sous-exploité.

A l’occasion du salon Rexel Expo en juin 2014, l’entreprise a proposé une démonstration de l’ensemble des instruments d’efficacité électrique conçus pour accompagner les clients installateurs et l’utilisateur final, dans le résidentiel comme dans le tertiaire. Parmi les solutions présentées, on peut citer la suite logicielle ESABORA, le contrôleur d’habitat Energeasy Connect et la tablette Vesta, un outil d’accompagnement à l’audit énergétique. Accessibles aux professionnels ou aux particuliers, ces produits ont été commercialisés dans le courant de l’année 2014.

Ce rassemblement venait d’ailleurs répondre au constat dressé par le sondage OpinionWay réalisé en Grande Bretagne, en 2013. A l’époque, 89% des personnes interrogées affirmaient que le développement de l’efficacité énergétique passerait par une facilitation d’accès aux produits, tandis que 82% réclamaient davantage d’explications sur l’utilisation et les avantages de ces nouvelles technologies. Une demande déjà repérée en 2011, avec le baromètre d’Harris Interactive où, 88% des Français attendaient des actions de la part des fabricants de matériels électriques.

On note que les Français étaient également 88% à solliciter des engagements de l’Etat, alors que l’avis du Conseil Economique, Social et Environnemental édité au Journal Officiel en 2013 sous le titre, Efficacité énergétique : un gisement d’économies ; un objectif prioritaire, redoutait au contraire un affaiblissement des efforts pour une véritable efficacité énergétique. Pour l’instant, Alain Saosnois, consultant énergie aux « Echos » assure que même l’effondrement des prix du pétrole ne devrait pas ralentir la transition énergétique [et les efforts pour l’efficacité énergétique], du fait du fort « volontarisme politique » affiché à l’approche de la 21ème conférence des Nations Unies sur le climat.

A en croire l’Agence nationale de l’habitat (Anah), les aides directes pour financer les travaux auraient même progressé de 24,5% au cours de la dernière année. Plus précisément, 74 812 logements  auraient ainsi été rénovés, dont 49 831 dans le cadre du programme « Habiter Mieux » à destination des ménages les plus modestes. En plus de ce dispositif national, les services locaux s’impliquent en faveur de l’amélioration des performances énergétiques du parc de logement avec notamment le Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) ou le Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie (SRCAE).

Par ailleurs, des initiatives associatives concourent également à la réalisation de l’objectif fixé par l’article 60 du Projet de Loi relatif à la Transition Energétique et à la Croissance Verte (PLTECV) ; à savoir, « la protection des consommateurs en situation de précarité énergétique ». On peut notamment citer les Services Locaux d’Intervention pour la Maîtrise de l’Energie (SLIME), coordonnés par le Cler, mais aussi le programme « Toits d’abord » de la fondation Abbé Pierre.

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